Rendre accessible à tous l’information concernant la santé est l’une des priorités de l’Inpes. C’est pourquoi l’Institut a publié deux guides pratiques : Informer les personnes sourdes ou malentendantes et Informer les personnes aveugles ou malvoyantes, en partenariat avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Ces deux publications sous-titrées « partage d’expériences » ont pour objectif de mettre à la disposition des acteurs concernés conseils et bonnes pratiques pour créer et diffuser des outils de prévention adaptés à tous. La France compte 1,7 million de personnes en situation de handicap visuel (soit environ 3 % de la population) et 5 millions présentant une déficience auditive (8 %) – des chiffres en hausse avec l’allongement de l’espérance de vie. Au quotidien, ces publics sont confrontés à des problèmes d’accessibilité à l’information, y compris sur les questions de santé. Une telle situation complique leur accès aux soins, mais aussi à la prévention et à l’éducation pour la santé, qu’il s’agisse de la connaissance des maladies, de la compréhension des facteurs de risques ou encore des gestes de protection. Pour ces personnes, la santé est source d’une plus grande vulnérabilité, avec, pour certaines, un recours moins fréquent au dépistage et des prises en charge plus tardives. Proposer à ces publics une information spécifique, tenant compte de leur handicap, apparaît donc primordial : être informé permet en effet de mieux prendre soin de soi et de sa santé. Or, le travail de mise en accessibilité de l’information dans le champ de la santé n’a jamais véritablement été mené en France et l‘est très peu à l’étranger. Et aujourd’hui, les supports édités ne sont guère, voire jamais, pensés pour les personnes présentant une déficience visuelle ou auditive. Un engagement au long cours L’Inpes se pose comme un précurseur en la matière. Depuis 2008, l’accès à la prévention et à l’éducation pour la santé des personnes en situation de handicap et des personnes âgées est une priorité de l’Institut. Ce dernier a entrepris un travail d’adaptation de ses outils d’information, avec la conception de brochures en gros caractères ou en braille, la production de supports sonores ou en LSF. Les premiers thèmes traités portent sur la canicule, la grippe, la vie affective et sexuelle, ou encore la nutrition. Cette démarche, conforme à la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, a démarré avec le soutien de la CNSA. Parallèlement, l’Inpes a réalisé plusieurs études – dont le Baromètre santé sourds et malentendants 2011/2012– afin de mieux cerner les attentes et les besoins des personnes présentant une déficience visuelle ou auditive. Valoriser l’expérience acquise Les deux guides publiés par l’Institut – Informer les personnes sourdes ou malentendantes et Informer les personnes aveugles ou malvoyantes – s’appuient sur l’expérience et le savoir-faire acquis par l’établissement depuis 2008 en matière d’accessibilité de l’information aux publics handicapés et âgés. Ils relaient des actions menées en France ou à l’étranger. Ils ont été conçus en partenariat avec la CNSA et le concours de nombreux experts et professionnels – dont certains eux-mêmes en situation de handicap – du monde associatif, médico-social, éducatif, mais aussi au secteur de l’édition et de la communication. Avec ces deux ouvrages, l’Inpes entend partager son savoir-faire avec tous les intervenants qui souhaitent communiquer auprès des déficients visuels et auditifs – grandes agences de communication, acteurs de la prévention, de la santé ou associations. Des supports adaptés Après une présentation des handicaps auditifs et visuels, les guides évoquent les difficultés et les besoins en matière de santé des publics concernés. Ils proposent ensuite un tour d’horizon des différents vecteurs d’information disponibles (télévision, radio, Internet, papier, etc.), avant d’en arriver à la conception proprement dite de contenus accessibles. Simplification du texte, choix des couleurs et des illustrations, des polices et de la taille de caractère ou encore accentuation des contrastes. Pour aller plus loin En complément, les guides proposent respectivement quelques règles de savoir-être pour échanger avec un interlocuteur sourd ou malentendant et organiser des séances de travail, des rencontres et des colloques accessibles aux publics en situation de handicap. Ils présentent les aides humaines et techniques à prévoir. Enfin, de nombreuses ressources reconnues et partagées, ainsi qu’un renvoi vers les documents adaptés aux personnes handicapées, publiés par l’Inpes, figurent en annexe. À noter : un atelier des Journées de la prévention 2013 a accueilli les professionnels qui souhaitent mettre en place des actions d’éducation pour la santé à destination des publics en situation de handicap. Les présentations de cet atelier sont disponibles et les retranscriptions des interventions le seront également en septembre 2013. Si le partenariat avec la CNSA est aujourd’hui arrivé à son terme, l’Inpes souhaite pérenniser son action et l’étendre à d’autres publics qui, pour diverses raisons, ont peu accès à l’information. Tel est le cas, par exemple, des personnes qui maîtrisent mal la langue française ou rencontrent des difficultés de lecture. L’Institut entend ainsi mettre à profit l’expérience acquise dans le cadre de la mise en accessibilité de l’information aux personnes handicapées pour lancer un chantier autour de l’accessibilité universelle. Il s’agit d’informer le plus grand nombre, en créant progressivement un jeu d’outils compréhensibles par tous. Un travail qui s’inscrit dans une optique de lutte contre les inégalités sociales de santé.
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